Le Kjerag
Encore un week-end qui nous a réservé quelques surprises.... L'objectif était pourtant cette fois simple et clairement défini : faire l'ascension du Kjerag, point culminant du Lysefjord, un des fjords les plus captivants de la région avec ses 42 km de falaises en granite se jetant à pic dans des eaux émeraudes. Enfin ça c'est quand il fait beau. Sinon les eaux sont bleues grises. Et surtout : faire la photo souvenir sur le Kjeragbolten, un énorme rocher ovale surplombant le fjord d'une centaine de mètres, et étrangement coincé entre deux falaises. Les dépliants de la région regorgent de photos ringardes de bô & bels gosses se choppant sur ledît rocher. Alors logiquement on s'est dit : pourquoi pas nous?
Mais c'était sans compter sur le déchaînement naturel et récurrent des éléments. Récit d'une nouvelle épopée.
Le vent glacial et les milles recommandations écrites sur le panneau du parking ne suffisent pas à entamer notre bonne humeur. Le soleil perce les nuages et c'est bien agréable de dégourdir ses petites jambes. Le démarrage est pourtant violent et l'itinéraire pas optimisé du tout. On monte sur des gros blocs de granite pour tout redescendre ensuite. C'est un peu décourageant mais la beauté des paysages nous le fait oublier bien vite. Après une petite heure, on est suffisamment haut pour avoir une vue imprenable mais très brève sur Lysebotn. Car là, c'est le drame. Le ciel se couvre, une tempête de neige abrège notre pause sandwich et on se retrouve en quelques minutes à peine perdus dans le brouillard à patauger dans un bon mètre de neige. Avec aux pieds les baskets les plus lisses du mooonde.
Une vraie partie de plaisir. C'est un complot : les kerns et les flèches rouges ont disparu. Et surtout, le fameux Kjerag est introuvable. Pourtant c'est pas faute de chercher. On est monté au col, on a fait le tour de la montagne, on est revenu plusieurs fois sur nos pas, on a trouvé un pont suspendu brisé, supposé que le chemin continuait par là, contourné la faille et finalement abandonné après avoir ratissé le coin pendant 3 longues heures. L'ECHEC !!!! JE crois que si l'on dessinait notre parcours, ça ressemblerait à peu de choses près à un plat de spaghettis écrasés sur une carte. Je soupçonne les norvégiens d'avoir déplacé le caillou juste avant notre arrivée.
On s'est tout de même consolé avec un presque Kjerag et quelques vues vertigneuses à couper le souffle. Mais je crains que cette journée marque le retour en grande forme de ma légendaire poisse....